La discussion avec autrui est une manière irremplaçable de faire évoluer notre connaissance, en ce compris non seulement l'information et la compréhension mais aussi l'interprétation et la réflexion critique. Cela ne remplace toutefois jamais l'étude personnelle, qui reste l'activité fondamentale. Le travail en groupe n'est d'ailleurs utile qu'après une première prise de connaissance d'une matière.
Les relations d'entraide sont, sans compter leur valeur humaine intrinsèque, un remède tout à fait approprié à l'anonymat déprimant d'un grand auditoire. Il ne faut pas craindre d'aller au devant des occasions, qui sont nombreuses, de créer de tels liens. Ils peuvent donner naissance à de petits groupes de travail spontanés à géométrie variable. Il importe toutefois de ne pas se laisser enfermer dans les relations ou envahir au point de ne plus pouvoir assumer la solitude nécessaire à l'étude personnelle.
Les divers procédés expliqués dans la présente note n'ont de sens que s'ils sont au service d'une motivation suffisamment forte. Celle de s'acquitter par rapport aux obligations d'examen, de diplôme ou d'accès à la profession n'est pas suffisante pour soutenir un effort quotidien de longue durée. Il faut y adjoindre un intérêt sincère pour « les choses mêmes ». Cet intérêt n'est pas un simple donné (avoir « la bosse de… »), il se cultive pour une large part. A l'intérêt que l'on a doit s'ajouter celui que l'on prend. La participation à la vie socio-culturelle peut avoir des retombées favorables sur le travail et inversement. Une lecture « gratuite » en rapport avec un cours peut lui donner vie. On étudie d'abord pour ouvrir son esprit et éclairer son action. L'examen et le diplôme ne sont en somme que des incitants et des moyens.
Source ISP, Institut Supérieur de Philosophie